Et puis quoi encore? [PV ASHLYN]

• Le passé est ce qu'il est ;;

Mais il faut parfois le déterrer pour mieux l'anéantir !

Ashlyn fronça les sourcils, la colère montant en elle, sourde et violente. Encore une fois, ses parents s’attaquaient à Eden et à son père, dans une discussion stérile qui ne mènerait qu’à la douleur et à la haine. Ses géniteurs reprochaient à un enfant de deux ans et à un inconnu ce que leur fille était devenue : elle avait gâché sa vie disaient-ils. Bien sur, pendant deux ans, Ashlyn avait arrêté d’étudier à l’université, elle avait travaillé, souffert d’une grossesse prématurée, mais elle ne regrettait plus. De plus, chaque fois qu’elle le pouvait, la belle s’opposait de toutes ses forces à ses parents, lui lançant au visage leur abandon, leur trahison, deux auparavant ! Après tout, elle aurait pu avoir bien plus facile s’ils l’avaient aidé, mais Heather Nigel, sa mère, était tout sauf généreuse, rongée par le besoin d’attention et de gloire, fuyant les mauvais scandales, allant au devant des bons.

Attrapant d’une main son sac, la belle brune installa confortablement son fils dans sa poussette et cracha à ses parents, amère :

« Quoi que vous en pensiez… cela m’est égal ! Si vous voulez vous disputer, faites-le ! Moi, je sors ! »

En effet, la jeune femme n’attendit pas de réponse et passa la porte sans un regard pour ses parents, son fils gazouillant dans son siège. Elle s’était levée ce matin avec dans l’idée d’aller à la plage en emmenant Eden avec elle bien sur ! Ce qui avait provoqué une crise de nerfs chez ses très chers géniteurs : leur fille, s’afficher un enfant dans les bras, à 20 ans à peine ? Ohhh !! Comble de déshonneur !

La jolie demoiselle rit doucement, elle était heureuse, malgré les mensonges dans lesquels sa vie se fondait. Ainsi prête, en tenue de plage, le soleil caressant sa peau découverte, Eden à ses côtés, elle n’aurait rien pu souhaiter de plus ! La belle avait enfilé un simple paréo au dessus de son bikini bleu turquoise. Depuis qu’elle était rentrée à Oceanside, elle ne ratait jamais un instant pour faire dorer sa peau au soleil, des lunettes posées sur son petit nez… Bien sur, elle emportait toujours un parasol, pour Eden…

Lorsqu’elle arriva à la plage, elle fut étonnée de ne voir que peu de personne installée pour un samedi midi… Pourtant, elle ne se posa pas plus de question et alla s’installer, déposant sur le sable un essuie de bain et plantant son parasol !

Attrapant Eden, Ashlyn laissa là ses affaires et se dirigea vers l’eau. Son fils marchait depuis ses 10 mois et courait à présent, si bien qu’elle devait toujours rester à ses côtés, de peur qu’il ne tombe. Aussi, c’est en tenant ses deux petites mains qu’elle mit les pieds dans l’eau, jamais plus haut que les genoux d’Eden, de peur qu’une vague l’éclabousse.

• Tout était tellement plus simple pendant sa période de mutisme. Lucas s'en rappelait encore très bien. Il n'y avait aucuns mots, ni aucuns sons qui ne sortait de sa bouche. Que de simples mouvements de tête ou de corps. Parfois il s'en voulait même de s'être remis à parler. Se disant que tout était compliquer à présent et que certaines personnes pouvaient le comprendre. Ce qui l'effrayait au plus au point. Que quelqu'un réussise à le déchiffrer, que son monde personnel n'est plus de secret. Qu'il soit exposer au grand jour... Il refusait que ça arrive. C'était pour cette raison qu'il ne parlait que très peu avec les filles, ou voir pas du tout.Le mystère de Janis encore encore entier dans sa tête. Il ne comprenait pas du tout comment une filles avait pu atterir chez lui. Et encore moins dans son lit. Et surtout, comment elle avait pu se promener en chemise sans qu'il entende la voix de Mike... Et qu'il ne vienne le voir.Il n'avait pas du tout attendu qu'elle parte. Il n'avait pas du tout envie d'en savoir plus sur ce qu'elle pensait de lui. Quoi qu'il s'en doutait un peu. Surtout que Joy, lui avait déjà fait une scène semble a celle de se matin... Mais cette fois, il n'avait pas rit du tout... Il n'y avait rien de drôle du tout.Peu importe. Il se leva de son petit emplacement, car le soleil commençait à ce montrer et qu'il n'y avait plus trop d'ombre là ou il était. Il se mit donc à marcher un peu sur la plage, remarquant qu'il y avait un peu plus de gens. Mais son regard fut plus attiré vers une jeune femme qui marchait dans l'eau, tenant les mains d'un petit garçon... Qui n'avait pas plus de 2 ans. Il détermina que la jeune femme avait environ son âge. Ou un peu plus, si l'enfant était à elle. Il se perdit dans ses pensées. Il se laissa tombé et tomba assit au beau milieu du sable, contemplant à nouveau l'eau et par moment le petit garçon.
  

• Se jurer une chose ;;
Et pourtant ne jamais l'accomplir !

Ashlyn sentit les embruns de la mer éclabousser ses mains en même temps que les vêtements d'Eden qui riait aux éclats, s'élançant dans les vagues en tenant bien fort les doigts fins de sa mère. Depuis son arrivée à Oceanside, l'enfant était aux anges : lorsqu'ils étaient encore en Angleterre, jamais l'enfant n'avait eu l'occasion de s'amuser dans l'eau de mer : Londres était bien trop loin ! Bien sur, Ashlyn l'avait emmené plus d'une fois dans une ville côtière, mais ils n'avaient pu qu'observer les vagues puissantes s'écraser sur les parois rocheuses, remplissant l'air d'une odeur d'iode. Sa grand-mère leur avait un jour payé le voyage jusqu'à une ville où la plage était accessible : superbe et agréable, malheureusement, lorsque la mère et son fils étaient arrivés là bas, la pluie s'était mise à tomber et le ciel avait soudain changé de couleur, passant du bleu turquoise à un bleu roi, tirant fortement sur le noir ! Bien sur, elle avait été déçue, mais la jeune femme avait trouvé autre chose à faire... Elle s'était baladée, son fils dans les bras, un parapluie les protégeant de la pluie violente.

Au bout d'un moment, notre jolie maman attrapa son fils sous les aisselles pour le porter à ses bras : mieux valait le recouvrir de crème solaire avant que le soleil ne brule sa peau d'enfant. Elle se dirigea alors vers son emplacement, Eden tendant les bras vers la mer, gesticulant dans tout les sens avec pour seul but de fuir vers l'eau. Mais sa mère était têtue, il le savait bien que jeune : elle ne le laisserait pas partir sans crème !

Une fois arrivée sur l'essuie de bain, Ashlyn déposa son fils à l'ombre du parasol et commença à chercher après le tube de crème solaire, fuyant dans le sac sous la poussette, pestant silencieusement contre son désordre évident. Lorsqu'elle se retourna enfin, le tube en main, Ashlyn le laissa tomber, horrifiée : Eden courait vers la mer, tout seul ! Poussant un glapissement de terreur, la belle se précipita à sa suite, criant son nom pour qu'il reviennent.

Heureusement, il finit par trébucher sur un jeune homme assit dans le sable, qui l'attrapa pour l'empècher d'aller plus loin. Arrivant près d'eux, pleine de reconnaissance, stressée par la peur que l'enfant lui avait faite, la demoiselle s'exclama, s'inclinant :

« Oh... Excusez-moi !... Merci... Vraiment... »

« Eden ne refais plus jamais ça tu m'entends ! »

Alors que l'enfant murmurait un "oui, m'ma", la jeune fille releva la tête, un sourire éblouissant aux lèvres, qui disparu lorsqu'elle découvrit le visage du jeune homme : Lucas se tenait devant elle, impassible. Par automatisme, elle reprit son enfant dans ses bras et recula d'un pas. Ses yeux passèrent du remerciement à la colère, devenant presque noirs... Bien sur, elle avait décidé de la revoir, mais elle ne pensait pas que cela se passerait ainsi ! Non ! D'ailleurs, elle n'avait pas l'intention de lui confier Eden ! Ce n'était que son géniteur, en rien son père ! Il n'avait pas été là lorsqu'elle vomissait la moindre nourriture, lorsque le petit avait été malade pour la première fois, avait prononcé "mama" de sa voix encore timide ! Non, ce n'était pas son père et jamais elle ne lui laisserait aucuns droits sur son fils... Si ?

• Tu as un fils tu sais ;;
Comment pourrais je lui dire ça ?

En regardant le jeune homme, à la lumière du jour, semblant ignorer qui elle était, Ashlyn se sentit mal : elle aurait du écouter ce jeune homme, deux ans plus tôt, et ne pas suivre ce bel étranger qui l'entraînait... Elle n'était pas une fille comme ça ? A coucher sous l'effet de l'alcool, à oublier toutes responsabilités ! Si ? Apparemment, elle était ce genre de fille, et elle avait été bien punie ! Oh ! Elle ne regrettait pas d'avoir eu son fils : NON ! C'était le rayon de soleil qui éclairait ses 9 longs mois de solitude, où la belle avait du tout abandonner : amis, famille, sa vie entière. Elle avait laissé tomber les études pour aller s'enfermer non loin de Londres, éloignée et proche du lieu à la fois. Son meilleur ami n'avait pas répondu à sa lettre de départ, ses amis ne la connaissaient plus maintenant : elle n'était plus la même ! Elle avait changer, du tout au tout ! Plus sage et enfantine, la jolie brune avait gagné en caractère et maturité ! Oh oui... elle avait été obligé de troquer sa naïveté pour une maturité forcée, son adolescence pour l'âge adulte !

Alors qu'Eden se trémoussait dans ses bras, Ashlyn avala difficilement sa salive : son enfant lui ressemblait bien sur, mais il tenait beaucoup de son père, dans ses grands yeux foncés par exemple, luisait la même lueur ! Oh... Elle aurait tant aimé qu'ils ne se ressemblent pas, que son enfant ne lui rappelle pas chaque jour cette nuit qui n'était qu'une erreur ! Une terrible erreur... Cela aurait du être quelqu'un d'autre : un gars bien ! Combien de fois ses parents ne lui avaient ils pas dit ? "tu aurais au moins pu trouver un garçon qui le reconnaitrais ! Mais non, te voilà avec un batard sur les bras". La famille Nigel n'était pas une famille douce et aimante, voilà pourquoi Ashlyn s'apprêtait à déménager, pour protéger son fils de ses géniteurs qui le considérait comme une vermine !

Le jolie brune finit par murmurer, les yeux brillants d'angoisse, de haine, mais aussi de tristesse :

« Lucas.... Alors comme ça tu es toujours à OceanSide ? »

Elle ne pouvait dire que cela... jamais elle n'aurait pu faire autre chose, déclarer autre chose que les banalités d'usages, pourtant, dans ses paroles, ses sentiments transparaissaient... Elle avait toujours été ainsi : Ashlyn Taylor Nigel était facile à comprendre, comme un livre ouvert !

« Je te présente ton fils ! » Voilà ce que la jeune femme aurait voulu dire, mais elle ne le pouvait pas... Après tout, si il ne se rapelait pas d'elle, à quoi bon ? Elle allait lui lancer au visage qu'ils avaient couchés ensemble, deux ans auparavant et qu'Eden était son fils ? Oh... elle ne s'en sentait pas le courage ! Elle était une froussarde, oui, une dégonflée, totalement : mais elle ne pouvait simplement pas !

• Alors comme ça tu ne te rappelle pas ;;
Ne compte pas sur moi pour t'épargner...

La belle brunette resta un instant interdite : se rappelait-il vaguement ? Non, elle ne pensait pas, il hésitait bien trop ! Peut-être qu’il revoyait indistinctement son visage dans le fouillis d’élèves du lycée, mais il semblait n’avoir aucuns souvenirs de leur rencontre d’une nuit. Elle était vexée, oui, mais elle voulait qu’il comprenne, aussi répondit-elle, réfléchissant encore :

« Je suis allez quelques années chez ma grand-mère, deux ans… »

Ashlyn avala difficilement sa salive. Depuis qu’elle était partie d’Oceanside, deux ans plus tôt, elle avait vraiment changé : son visage traduisait ses deux années indécises, où rien n’était jamais que précaire, ses longs cheveux avaient poussés, ses yeux bleus étaient plus étincelants que jamais, mais ce qui avait le plus changé était sans nul doute son caractère : déterminée, la belle avait appris à se défendre avec cinysme, si bien qu’elle ne pouvait plus retenir des remarques piquantes à tout moment, étonnantes face à son physique doux. Aussi, devant lui, ne put-elle qu’esquisser un sourire moqueur en déclamant, ironique :

« Oui… Il ressemble à son père, même s’il n’y a que moi qui puisse en juger. Il a un an et demi. »

En lui disant son âge, la belle brune ne voulait qu’une chose : lui montrer que les dates concordaient, s’il se rappelait vaguement… Elle avait envie de le piquer, de lui montrer ce qu’il avait fait, de le pointer du doigt en lui hurlant qu’il y avait peut être plus d’une fille comme elle. Aussi ajouta-t-elle, soudain mesquine :

« Comment il a été conçu, j’ai préféré ne pas le présenter à son père irresponsable ! »

Ashlyn regarda avec douceur son fils : elle l'aimait plus que tout, même si elle doutait d'un jour pouvoir lui dire qui son père était... Oh, elle inventerait une histoire, lui dirait qu'il est un enfant de l'amour, et non l'issue d'une coucherie d'adolescent... Cela aurait été horrible comme révélation pour lui ! La maman le serra un peu plus contre elle, seul moyen de défense qu'elle possédait. Elle l'assit alors dans le sable et s'installa, passant sur sa peau naturellement allée, assez de crème solaire pour le protéger convenablement. Automatiquement, l'enfant se mit à jouer dans le sable, riant aux éclats lorsque le vent secouait les grains...